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Un regard dans le rétroviseur : Toi et ta venue au monde

Il y a une chose que je gardais en moi, cette chose que je voulais ne jamais vous dire mais que j’ai tant besoin d’écrire…


J’aurai pu garder cette partie de l’histoire pour moi, rien qu’à moi, rien qu’à lui aussi. Oui, parce que cette histoire, ce petit bout d’histoire  n’aurait pas était là sans lui! 

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Lui, mon deuxième fils, Matt que j’ai tant voulu et attendu! Toi qui seras resté jusqu’au bout. Toi, que j’aurai porté plus de 9 mois et toi que j’ai pensé perdre dans cette chambre vide, froide et seule au monde ce 6ème jour après terme mais aussi cette peur terrible à la vue de ce cordon!

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Avec toi, je n’ai absolument pas connu les premiers mois à ne supporter que les spasfons et le gaviscon. Je n’ai pas eut le temps d’apprendre par coeur les contours de la cuvette des toilettes!
La porte des urgences non plus.
Tu te portais Toujours bien, Un bébé tonique et en pleine forme me disait t’on! Un bébé qui venait coller Son dos rond au contact du métal de La vieille machine « dopton » afin que l’on puisse écouter son coeur. J’aimais à penser qu’il savait que quelques secondes ou minutes suffiraient pour savoir si Son petit coeur bâtait à merveille.
Je me surprenais à avoir cette larme, l’unique larme, la larme du bonheur au creux de mon œil quand j’entendais son coeur! Ce son si doux, si beau, une merveille de la vie et ça c’était toi.


J’ai eut des angoisses, des doutes et des passages à vide. J’ai eut peur de ne pas avoir envi d’un deuxième fils, je me suis détestée aussi d’avoir pu penser cela.

Tu as su me faire aimer cette grossesse à un moment donné de ma vie, tu m’as aimé et tu m’as surprise… J’ai mit du temps pour t’aimer mais au moment où ce sentiment est arrivé il m’a prise de plein fouet et je me suis immédiatement sentie débordée d’amour et de vitalité comme ci c’était LE moment celui peut être que tu avais choisit, comme un bon coup de pieds au cul!

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Mais ce jour là, je n’ai plus crut en cette vitalité, en cette force, je les ai même perdu et j’ai faillit baisser les bras et j’ai cru te perdre toi mon fils, celui au final que je désirais plus que tout, tout que je voulais prêt de ma poitrine afin que tu puisses sentir au combien je t’aimais déjà. J’avais peur de ne ma pouvoir te voir grandir, j’avais peur de ne pas pouvoir entendre ton premier cri, ton premier souffle.

Dans cette chambre au fond du couloir dans laquelle on m’avait mise comme ci on voulait me cacher, comme ci je n’étais pas considèrée enceinte et bientôt maman, ta maman mais comme une personne qu’on rejette parce qu’elle n’est pas comme les autres ou plutôt n’arrive pas à faire comme les autres!
Moi qui me voyais encore enceinte alors que toutes les autres avaient leurs bébés dans ce joli berceau à la coque transparente et aux jolis draps bleue ou rose! 
Je gardais secret ce sentiment merdique que l’on appel la jalousie parce que je n’avais pas le droit de penser cela! Même si j’avais terriblement peur que tu perdes la vie dans mon ventre, j’espérais d’ici quelques heures pouvoir te bercer dans mes bras et enfin pouvoir t’observer des heures dans ce berceau…
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Il était 6h du Matin quand j’appel l’infirmière et lui dit que je ne supporte plus les contractions et qu’elles se font sérieusement régulières! Je ne lui dis pas que j’ai peur pour mon bébé, je ne dis pas non plus que cette fois-ci j’ai peur d’avoir dépasser le terme et que cette grossesse m’inquiète maintenant, je n’ai juste pas envi qu’elle me rit au nez!

J’ai tout d’un coup la sensation de ne plus sentir mon bébé bouger, je n’ai toujours pas perdue les eaux et le pire c’est qu’on ne me la percera pas! Je panique intérieurement, on me dit que je suis courageuse et on essaie quelques blagues mais je m’en moque parce que j’ai peur! Mes oreilles bourdonnent, je suis seule, toute seule! J’ai peur d’avoir perdu mon bébé et je repense à tout! Je m’en veux tellement de ne pas l’avoir aimé tout de suite comme j’ai pu aimer son frère! 

Ce siège juste à côté n’est toujours pas occupé et le berceau qui doit accueillir mon fils n’est pas là non plus! Cette fois-ci, on ne me demande pas les premiers habits que j’ai prit le temps de choisir à la maison avec soin… 

Le moment de la péridurale est arrivée, je ne suis qu’à 3 mais je commence à fatiguer (avec les 12h passées à l’hôpital), mon dos ne se voûte plus, mes jambes commencent à devenir violettes et mes pieds à fourmiller! J’en peux plus, je tremble de tout mon être mais je dois tenir parce qu’il ne trouve pas le bon endroit pour piquer une deuxième fois! Je prends les mains de la sage femme (que je ne rêverais pas ensuite) pour les serrer très fort et ça m’aide à me persuader que tout ira bien! Je suis toujours seule.
8h passée, il est enfin là et me dit qu’il est là depuis 20min mais qu’on ne l’avait pas autoriser à rentrer! Je fonds en larme à cet instant… 

Je ne lui dis pas que depuis que je suis là, j’angoisse et j’ai peur pour notre bébé, que finalement moi aussi j’ai peur de ne pas y arriver parce que je suis morte de fatigue, j’ai terriblement peur de le perdre ou de déjà l’avoir perdu! Dans ma tête mon corps me dit que je ne le sens plus bouger mais le bruit doux et fort du monitoring me dit le contraire alors j’essaie de me raccrocher à ce bruit. 
Mon inquiétude se fait plus forte durant les 3 fois ou la sage femme Lisa est arrivée dans la salle presque en trombe afin de vérifier le placement des sangles! 

« Tout va bien mais bébé fatigue! »

A ce moment là, je repense à la première fois où je t’ai vu, nos échanges de regards qui auront duré deux ans. Notre premier baiser, le premier je t’aime puis nos projets, les voir fleurir et mûrir. Repenser à l’accouchement pour Sam qui s’est avéré chaotique et nos échangent de regards en détresse lorsque j’ai cru partir au bloc pour une césarienne qui n’était pas prévu! Ce regard là auquel je repense parfois et que je n’oublierai jamais…

Ces moment là qui nous soudent et nous rapprochent. Je crois que l’on s’est aimé encore plus à ce moment là…

Tout ne va pas bien mais il est presque temps de pousser. La sage femme a hâte, elle semble impatiente, elle sourit, elle me fait du bien et me détend… Je l’aime bien Lisa…

Je pousse une première fois, elle me dit que s’est très bien mais personnellement je n’en suis pas convaincue! Une autre sage femme m’appuie sur le ventre, je n’aime pas ça du tout mais elle de la chance parce que je l’adore et elle m’avait assisté pour l’arrivée de Sam il y a 3 ans. 
Une deuxième poussée, je devais faire vite mais on ne me disais pas pourquoi!
Sauf que cette deuxième poussée à faillit me faire tomber dans les pompes et j’ai crut ne jamais pouvoir donner la vie et ne jamais connaître mon fils! Tout autour de moi tournait, mes yeux pleuraient et mes oreilles entendaient en sourdine ce que l’on me disait de faire et a part des « encore, encore », je ne me souviens de rien.
C’est avec cette force que je ne me connaissais pas que j’ai réussit et qu’il est arrivé!

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Je t’ai regardé horrifié, je n’ai pas eut le temps de photographier ton visage ni t’entendre ton premier cris! Je me souviens juste de ta toute petite tête ronde et tellement adorable comparé à celle de ton frère qui avait été complètement déformé par les spatules. 
C’est d’ailleurs la première chose que nous nous sommes dites avec ton père!
« Il a une toute petite tête »
Un regard les yeux pleins de larmes et un sourire tremblant de fatigue.
10h45 et quelques secondes, tu es là, les yeux à moitié ouvert, tu ne pousses pas ton cris celui que j’ai besoin d’entendre, que nous avons tous besoin d’entendre…

Mes oreilles redeviennent sourdes, elles bourdonnent et j’ai envi de crier mais aucuns sons ne sort!

Ce cordon si énorme à côté de ton petit corps est enroulé autour de ton si petit cou. Tu pars si vite, ce regard échangé avec ton père encore un que je n’oublierai jamais. Personne ne peut y aller, personne ne peut te suivre, je n’ai pas le droit de savoir pour le moment et encore une fois on ne me dit rien! 
J’ai juste envi de descendre de ce lit, d’envoyer tout valser et de courir vers toi pour entendre ton cris mais il est évident que je ne peux pas! Mon homme resté scotché les pieds au sol, impuissant et terriblement inquiet!

Je n’entends toujours aucuns cris mais après de longues minutes après ce temps interminable c’est avec Matt que Lisa revient et un sourire de victoire posé sur ses lèvres. Elle me le pose sur moi immédiatement, m’explique ce qu’elle a fait et que nous n’avons pas vu et je fonds en larmes, mon hommes les contient lui et approche son visage près du mien et du sien… 
« Je n’aurais jamais entendu ton premier cris »
Et pourtant Lisa dit que tu as crié comme jamais
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Je ne voulais pas passer à côté de ton si petit visage, jamais à côté de ton sourire. Moi ta maman, j’ai tant de chose à te dire, tant de chose à vivre et ton frère t’attendait déjà avec impatience alors il fallait qu’on rentre ensemble…il le fallait…

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12 réponses

  1. Mon corps a frissonner à la lecture de ton article.. Il est bouleversant! Malgré tout ce qi'il s'est passé, il est là, avec toi et il te comble de bonheur.. Cela se voit ☺. Love you ma délicieuse fraise 💕

  2. Je pleur 🙁
    Un accouchement pas évident aussi pour mon fils et moi, du coup je repense à tout ça en te lisant
    Tu écris si bien, j'ai l'impression de lire un roman à chaque fois !
    J'aime vraiment te lire ! 😙.

  3. Merci ma binome ❤ Oui il me comble de Bonheur… peut être Aussi Que dans le fond je veux me pardonné d'avoir pensé tout ça! Que j'essaie d'oublier le faite qu'il n'aurait pu ne pas être là… je t'embrasse

  4. Merci beaucoup Johana… Je suis désolée de raviver des souvenirs et desolée de savoir que ton accouchement fut douloureux! Chaque accouchement à Son vécu, Son histoire avec sa propre douleur… J'ai voulut essayé Et ce Meme si cela arrive plus de 6 mois après faire de ce moment une histoire mais une histoire de "fantôme" il fallait que je parle de ce moment là de cette façon là et de manière moins "anodine" Comme je l'avais fait dans mes Post précédent! Merci encore une fois pour tes mots 💕

  5. Merci Clarisse… Effectivement mon bébé doux est avec moi aujourd'hui et c'est tout ce qui compte mais j'avoue avoir eut du mal à poser les mots! J'ai essayé parfois à plusieurs reprises puis un jour tout à filé, glissé tout seul mais je n'étais pas prête à le publier et les temps à couler, je m'en suis remise…Garder des sentiments comme celui là ou ceux là n'est jamais bon. Bisous

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