plume2vie

Les yeux aussi cernés qu’étoilés…

 Je sens mes yeux brillants, la reprise est difficile et le rythme soutenu. 
Mais je crois que j’aime ce rythme fou, un peu dingue. 
Cette pression dés le réveil alors qu’il n’est que 6h.


Le réveil sonne, bien souvent je me rendors quelques minutes car je ne trouve pas la force de faire le moindre effort mais je ne laisse jamais le temps ni la chance à mon deuxième réveil de se mettre en route sur ce doux son de Raphaël Saadiq mais bien vite mes pieds touchent le sol frais, j’enfile mon pyjama et cette brise bien trop matinale me prend de plein fouet, l’automne est là et sa fraîcheur aussi, je la sens sur mon corps comme si elle me disait qu’à partir de maintenant l’heure qui allait s’écouler allait défiler à toute vitesse et qu’encore une fois je ne réussirais pas à partir à l’heure parce qu’il se sera forcement passé quelque chose qui aurait freiner mon mouvement du matin! Tous les matins depuis ce 4 septembre sont rythmés par deux frères qui se réveillent en même ou pas l’un sans l’autre, un endormissement sur le canapé devant Peppa Pig ou l’inspecteur gadget puisque apparement aucuns autres enfants ne se réveil à cette heure-ci! Un oublie de lavement de bouche, un vomi sur mon chemisier tout neuf et ce alors que nous sommes déjà partis et dans l’ascenseur, la porte vient juste de se refermer…


Déprime assurée pour la journée mais on respire un bon coup, on sourit et ce même si je viens de crier un juron devant les yeux écarquillés de mon bébé qui tente un sourire bien trop craquant et me fait bien comprendre que ce n’est pas grave et on poursuit la matinée course parce que celle-ci n’est pas encore terminée…


Cette larme à la fois de fatigue, d’épuisement, celle qui me préviens que je devrais freiner un peu, ralentir le pas, celle qui se glace lorsqu’elle se retrouve en contact avec la brise fraîche de dehors, celle qui te rappel que tu n’as pas de mascara waterproff mais celle qui te soutient et te dis aussi à son tour que tout ira bien et que ce n’est pas grave. Cette larme finira par ce ranger au creux de mon doigt ou sur la joue bien tendre d’un de mes garçons que je finirai par essuyer avec tendresse…


Plus d’une heure trente après avoir entendu Raphaël Saadiq me réveillé avec calme et tendresse, il est temps que je ralentisse le pas, le bus est là maintenant je peux prendre du temps pour moi, je prends le temps de vous parler, d’écrire, de sourire à vos photos et vos mots mais aussi pour pleins d’autres choses encore…


C’est bête mais retrouver mon bouquin dans les transports m’avait manqué. Les gens m’avaient manqué parce qu’à la maison je commençais à me sentir isolée! Je ne vivais, parlais et souriait qu’à mes enfants et à mon homme ce qui pour certain est suffisant ou peu sembler suffisant mais j’avais besoin de me retrouver un peu avec moi même et les autres…


Cette larme revient au creux de mon oeil mais cette fois-ci, c’est l’émotion de mon bouquin retrouvé qui prend le dessus! 

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Je marche, je cours, je speed et le pire c’est que pour la première fois de ma vie je suis cernée! 30 ans, je vieillit, mes yeux sont cernée quoi? Ils sont gonflés, marqués et bleus, c’est donc cela avoir 30 ans? ou peut-être que Raphaël Saadiq ne me suffit plus!
Non pas que je dorme moins parce que je reste persuadée que dormir est une perte de temps et ce même si retrouver mon lit le soir me fait éprouver un sentiment de pleinitude, légèreté voir même de liberté! Il reste un vrai moment de repos et de soulagement après ces journées bien remplies.

Je me lève 3h avant d’arriver au boulot, une fois pousser l’énorme porte parisienne bleue, j’ai l’impression que je peux repartir chez moi, comme une étrange impression d’avoir terminée ma journée tant je suis épuisée d’avoir préparé tout le monde depuis 6h ce matin. Je déteste tellement les réveiller aussi tôt alors que le marchant de sable est certainement encore un peu présent auprès d’eux. Ils dorment si bien, ils sont si beaux même dans le noir, leurs odeurs flottent dans l’air ambiant de leur chambre, les légers ronflement du nez malade me fait fondre d’amour et les petits couinements de dinosaure me font sourire…Aller, il est l’heure!


Ces moment là passent trop vite, on les oublie bien trop souvent.

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Se faire bousculer, se faire éborgner par un parapluie et se prendre une valise sur le pied mais sourire toujours! Il ne juste pas que ces personnes là, croisent mon chemin la prochaine fois;)
Je n’étais plus habituée à cette course folle et à ces gens qui s’en moquent!


Ce souffle perdu, comme-ci j’étais sur le point d’accoucher chaque matinée depuis ce 6 septembre, comme-ci je m’entraînais tous les matins à monter et descendre les marches en souvenir peut-être de mes 41+6j et ces foutues contractions qui prenaient leur temps pour venir. Et ces beaux déhanchés histoire de travailler mes obliques parce que les gens filent dans tous les sens dans cette gare! Finalement, heureusement que les contractions ne sont pas encore là…

Je sens une fois de plus cette larme de fatigue monter, rester au bord tel un précipice puis la sentir former une grosse goûte fraîche telle la rosé du matin alors que la température se réchauffe, il est 8h38 quand je sors de cette bulle de verre qui recouvre la gare.


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Les yeux aussi cernés qu’étoilés grâce à eux, juste en pensée ou en photo entre deux trams, entre une attente ou sur le chemin au bruit de mes pas…
J’ai 10 minutes de marche.
La mâtinée est bonne, c’est bondé et sa grouille de monde, la brise se lève la journée s’annonce particulière, vous savez celle pour lesquelles nous ne savons pas si il fera beau ou si le ciel va nous tomber sur la tête.
Je pense déjà à ce soir, le moment ou je passerai le pas de la porte, mon fils m’ouvrira les bras et un cri de joie résonnera de derrière le canapé et une petite tête blonde me sourira.


Une partie de moi, n’assume pas de les laisser, de clairement les abandonner, je veux les serrer si fort contre moi et tendrement les couvrir de bisous. Tous les matins depuis ce 4 septembre, je n’arrive pas a accepter de devoir les quitter une journée de plus et pourtant ce rythme me plait! Je crois que je dois surmonter une fois de plus ce changement et cette larme qui me nargue pour meilleur…

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5 réponses

  1. Comme toujours tes mots me bouleversent… Je ne pourrais pas vivre ça mais je pense que c'est surtout le boulot que je ne pourrais plus assumé. Quand on fait quelque chose que l'on aime, qui nous plaît, on a envie se se lever le matin. J'ai le permis, donc si je le sens seule je sors de chez moi et voit du monde. Je suis heureuse pour toi ma douce. Et je te souhaites que cet épanouissement continue ��

  2. Je pense que chacun a son rythme à prendre que se soit la working mum ou la maman au foyer. La fatigue est différente mais les journées sont tout aussi prenantes. Merci pour tes mots et ton incroyable soutient au quotidien…Merci pour tes mots comme toujours…

  3. Ma jolie je prends enfin le temps de commenter ton article. C'est dur de les laisser mais c'est pour faire quelque chose que tu aimes, tu tiens un beau projet dans tes mains et je suis sûre que tu iras loin.
    Je me retrouve beaucoup dans tes mots et ta sensibilité et cette dernière sera ta force !!
    Tes petits pourront être fiers de leur maman épanouie, je t'embrasse

  4. Merci Clarisse, tu es un amour comme d'habitude… Je l'espère forcement que mes garçons soit fière de moi c'est tellement difficile qu'ils comprennent… Je croise les doigts pour mon projet. Merci mille fois pour ton bel encouragement…

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